Simon, agriculteur par héritage [1/4]
Une histoire de famille
Sur les terres du Pertre, à la ferme du Bois d’Ossé, Simon perpétue l’exploitation familiale qui remonte à cinq générations. Après ses arrières-arrière grands-parents, ses arrières grands-parents, sa grand-mère et son père, c’est naturellement que cet éleveur laitier et céréalier a pris la relève. « Il n’y a jamais eu de question sur la transmission. J’ai grandi dans cet environnement, et il était évident qu’après ma grand-mère et mon père, mon tour viendrait. »
Aujourd’hui, Simon partage sa vie avec Jessica, qui ne travaille pas sur l’exploitation. Ensemble, ils ont accueilli il y a un an une petite Jade, qui grandit au rythme de la ferme. C’est dans le bureau, à deux pas de la salle de traite, que nous le rencontrons. L’occasion de revenir sur son parcours.
Une trajectoire toute tracée
Après le collège, Simon s’est orienté vers un bac pro CGEA (Conduite et gestion d’exploitation agricole) aux Hairies, à Étrelles. « Il est important de rappeler qu’il existe des études pour devenir agriculteur« , souligne-t-il. Avant de s’installer définitivement, il acquiert de l’expérience en effectuant des remplacements agricoles durant les étés. En 2008, à tout juste 21 ans, il rejoint son père Gérard sur l’exploitation. « J’ai commencé tôt. Ce n’est pas toujours compatible avec l’idée qu’on se fait de la jeunesse, mais cela m’a permis de capitaliser rapidement. »
Pour assurer la rentabilité de son exploitation, Simon a vu plus grand. « Nous avons augmenté notre cheptel, passant de 40 à 75 vaches laitières, et notre superficie de 40 à 90 hectares pour produire céréales et fourrage. » La modernisation est au cœur de son approche. En 2020, suite au départ en retraite de son père, il installe un robot de traite, puis un tracker solaire afin de réduire les coûts énergétiques. Des améliorations qui lui permettent d’optimiser son travail et de s’assurer un avenir plus rentable. « Je travaille seul, mais j’accueille régulièrement des stagiaires et je peux toujours compter sur mes voisins. Dans le secteur agricole, l’entraide est essentielle. »
Fierté et défis du quotidien
« Il y a une vraie fierté à continuer ce que ma famille a bâti, à entretenir le bocage et la nature. Savoir que mon travail contribue à nourrir près de 2 500 personnes par an et à faire vivre indirectement une quinzaine de personnes est une grande satisfaction. » Pourtant, le métier ne manque pas de contraintes : la météo capricieuse, les fluctuations des prix, la pression constante. « Le temps manque parfois, et les aléas sont nombreux, mais l’obligation de bien faire les choses reste intacte. »
Simon espère qu’un jour, les agriculteurs pourront vivre dignement de leur travail, à la hauteur des efforts investis. « Il faut que chacun prenne conscience de l’importance de ses choix, notamment alimentaires. Soutenir les agriculteurs passe par une consommation responsable. Miser sur les produits français, c’est préserver notre richesse et notre savoir-faire. Ne laissons pas cela se perdre. »